La cérémonie des vœux de la Communauté de communes Saint-Méen Montauban, réunissant acteurs économiques, élus du territoires et partenaires institutionnels et associatifs, s’est tenue le 31 janvier dernier dans la salle polyvalente de Saint-Onen-la-Chapelle. Placée sous le signe de l’anticipation et de la transition, l’événement s’est structuré autour d’une table ronde réunissant plusieurs vice-présidents, afin d’aborder un enjeu fondamental : l’avenir du territoire à l’horizon 2050.
Après un accueil en musique assuré par l’Ecole de Musique du Pays de Brocéliande, Anne Chevrel, journaliste et consultante en ingénierie de la concertation a introduit la soirée avec un récit sur le quotidien de Thomas, Frédérique et Marianne, personnages fictifs vivant en 2050.
Comment notre territoire évoluera-t-il face aux changements environnementaux, économiques et technologiques et sociétaux ? Quels défis sont à relever en matière de ressources, d’habitat, d’emploi ou d’innovation ? Et surtout, quelles actions concrètes la communauté de communes met-elle déjà en place pour accompagner ces transformations ? Autant de questions essentielles auxquelles Philippe Chevrel, président de la communauté de communes, Serge Collet, vice-président en charge de la Mobilité et de l’habitat et de la transition écologique, Patrick Herviou, vice-président délégué au Petit et grand cycle de l’eau et Frédéric Texier, vice-président en charge des nouvelles technologies, ont apporté des réflexions en croisant données actuelles, tendances prospectives et stratégies locales.
L’eau et les ressources naturelles : un défi majeur
D’ici 2050, les projections indiquent une diminution significative des précipitations en été, avec un risque accru de conflits d’usage entre agriculture, industrie et consommation domestique. Ce qui pose des problèmes de quantité mais aussi de qualité de l’eau.
« Aujourd’hui, nous constatons déjà une tension croissante sur la ressource en eau. Nos nappes phréatiques connaissent des niveaux plus bas qu’auparavant » a alerté Patrick Herviou, vice-président en charge du Petit et du grand cycle de l’eau.
Face à cette réalité, la communauté de communes s’est engagée dans une gestion plus sobre et résiliente de la ressource. En moyenne, depuis 3 ans, 1 150 000 € sont investis chaque année dans le renouvellement des canalisations permettant de limiter les fuites.
Le programme Breizh Bocage, en partenariat avec les agriculteurs locaux, a permis la plantation de 26km de haie bocagère entre octobre 2023 et janvier 2025.
Des travaux de chantiers de restauration des milieux aquatiques se sont poursuivis à Médréac, Landujan, Saint-Méen, Irodouër. Le projet d’envergure mené à Saint-Méen-le-Grand en partenariat avec l’EPTB (Etablissement Public territorial de bassin) Eaux et Vilaine sur le ruisseau du Borgnet a par exemple restauré près de 2500 mètres linéaires de cours d’eau, 19 hectares de zones humides et créé 18 mares. Enfin la prise de compétence assainissement au 1er janvier 2025 participera également à la reconquête de la qualité de l’eau.
Anticiper les transformations en répondant au besoin de la population en termes d’habitat et de mobilité
« Le territoire connaît une attractivité grandissante. Entre 2020 et 2024, nous avons enregistré une hausse significative des demandes de logements, notamment pour des familles souhaitant s’installer en milieu rural tout en restant proches des bassins d’emploi de Rennes. Cette tendance devrait se poursuivre à l’horizon 2050, mais avec une contrainte majeure : la raréfaction du foncier disponible. » rappelle Serge Collet, vice-président en charge de l’Habitat.
La loi Climat et Résilience et notamment le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) devra être prise en compte par les collectivités. L’aménagement du territoire doit donc être repensé en termes de densification du foncier, rénovation du bâti existant et limitation de l’étalement urbain tout en adaptant l’aménagement de nos centralités à l’augmentation des températures. « Nous travaillons actuellement à la révision du Programme local de l’habitat (PLH) afin d’intégrer ces enjeux et de proposer des solutions adaptées, comme le développement d’écoquartiers ou l’accompagnement des propriétaires dans la rénovation énergétique », a expliqué Serge Collet. Le vice-président a poursuivi son propos en évoquant la mobilité. Une offre qui devra s’appuyer sur un maillage territorial structuré, favorisant la proximité et l’accessibilité des services et des emplois, tout en développant les infrastructures nécessaires. Les premières réflexions s’organisent autour du nouveau Plan Mobilités (2025-2035) qui vise à renforcer les transports collectifs et l’intermodalité en ayant recours aux modes actifs. Cette année par exemple, deux lignes de covoiturage seront mises en place.
L’économie du futur : préparer le territoire aux mutations professionnelles
« Les évolutions technologiques et les exigences environnementales vont profondément transformer le marché du travail, notamment avec l’apparition de l’Intelligence Artificielle. Nous savons d’ores et déjà que certains métiers disparaîtront tandis que d’autres émergeront. L’enjeu, pour notre territoire, est de rester attractif en anticipant ces mutations » a souligné Philippe Chevrel.
Le président a ensuite évoqué l’accompagnement aux entreprises locales dispensé par les services économie et emploi et les partenaires de la collectivité. En 2050, il faudra néanmoins compter sur une synergie forte entre les entreprises avec une mutualisation des outils et des ressources à mettre en place.
Le numérique : entre opportunité et fragilité d’usage
« L’accès au très haut débit est déjà une priorité pour la communauté de communes. En 2050, le télétravail sera sans doute généralisé, il y aura une automatisation de certaines tâches, les démarches administratives presque entièrement dématérialisées… Nous devons nous assurer que notre territoire ne prenne pas de retard en accompagnant leurs usages » conclut le président de la communauté de communes.
Cette table ronde a permis d’illustrer les défis majeurs auxquels la Communauté de communes Saint-Méen Montauban devra faire face à l’horizon 2050. Mais loin d’être une simple projection, cette réflexion a mis en lumière les actions déjà engagées pour anticiper ces transformations et assurer un développement harmonieux et durable du territoire.
Les élus ont réaffirmé leur engagement à accompagner ces transitions avec pragmatisme et ambition, en s’appuyant sur une concertation continue avec les habitants, les acteurs économiques et les collectivités locales.