Fiche pratique
Vérifié le 26/04/2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre) Toute entreprise qui réalise un traitement de données (gestion de la paie, recrutement, fichier clients ou fournisseurs...) doit respecter le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Il s'applique à toute entreprise, quelle que soit sa taille et son secteur d'activité, dès lors qu'elle est établie sur le territoire de l’Union européenne ou que son activité cible directement des résidents européens.
Il est nécessaire de définir la notion de donnée personnelle pour comprendre ce que recouvre le traitement de données personnelles. Une donnée personnelle ou « donnée à caractère personnel » est une information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable (ex : nom, prénom, numéro de sécurité sociale, adresse, numéro de téléphone, adresse mail, photo, empreinte, donnée de géolocalisation, adresse IP ou identifiant en ligne). Une personne est dite identifiée lorsque l'on connaît son identité. Une personne est identifiable lorsqu'elle peut être identifiée, quand bien même ses nom et prénom resteraient inconnus, à partir du croisement d'un ensemble de données (ex : une femme vivant à telle adresse, née tel jour et membre de telle association).
À noter Peu importe que l'information soit publique ou confidentielle et peu importe le support sur lequel se trouve l'information (formulaire papier, clé USB, disque dur, caméra, etc.). En revanche, une donnée n'est plus personnelle lorsqu'elle est anonymisée, éliminant ainsi toute possibilité d'identifier la personne concernée. De même, une donnée n'est pas personnelle lorsqu'elle se rapporte à une personne morale (ex : une entreprise, une association).
Exemple L'adresse postale, le numéro de téléphone du standard ou une adresse mail générique (ex : « compagnie1[@]email.fr ») d'une entreprise ne sont pas des données personnelles. Un traitement de données personnelles consiste en toute opération portant sur des données personnelles, quel que soit le procédé utilisé (ex : la collecte, l’enregistrement, la conservation, la modification, la consultation, la diffusion ou l’effacement de données). Autrement dit, on parle de traitement de données dès que les données d'une personne sont utilisées d'une manière ou d'une autre et peu importe à qui appartiennent ces données (un client, un fournisseur, un prestataire, un employé, un candidat à l'embauche, etc.). Un traitement de données personnelles n’est pas nécessairement informatisé, les fichiers papier sont également concernés et doivent être protégés dans les mêmes conditions.
Exemple
À savoir D’une manière générale, dès qu'une entreprise emploie du personnel, les services des ressources humaines sont amenés à effectuer un traitement de données des employés (gestion de la paie, recrutement, contrats de travail...) et sont donc systématiquement concernés par le RGPD. Pour être conforme au RGPD, le traitement de données doit obéir aux principes suivants : Sauf exceptions, tout traitement portant sur des données dites sensibles est interdit. Il s'agit d'une catégorie de données éminemment personnelles qui sont susceptibles de conduire à des discriminations si elles sont révélées (ex : origine raciale ou ethnique, opinions politiques, convictions religieuses ou philosophiques, orientation sexuelle, appartenance syndicale, données génétiques). Le représentant légal de l'entreprise (chef d'entreprise, gérant, président...) est désigné « responsable du traitement ». Le responsable du traitement est la personne à l'initiative du traitement de données, il détermine ses finalités et ses moyens. Le plus souvent, le responsable de traitement a recours à un sous-traitant chargé de traiter les données pour le compte du responsable du traitement (ex : hébergement de données, maintenance informatique, service d’envoi de messages de prospection commerciale). Le responsable du traitement et son sous-traitant doivent respecter de nombreuses obligations en matière de protection des données personnelles. Le responsable du traitement doit informer toute personne dont les données sont collectées. Cette obligation s'applique que la collecte soit directe (ex : données recueillies auprès de la personne dans un formulaire) ou indirecte (ex : données récupérées auprès de partenaires commerciaux, de data brokers ou de sources accessibles au public). L'information doit être délivrée au moment de la collecte (en cas de collecte directe) ou dans un délai raisonnable après avoir obtenu les données, sans dépasser 1 mois (en cas de collecte indirecte). Le responsable du traitement doit transmettre les informations suivantes : Les informations doivent être transmises de façon concise, transparente, compréhensible et facilement accessible, en des termes clairs et simples. Autrement dit, l’information doit être présentée de manière efficace et succincte pour ne pas être noyée parmi d’autres contenus informatifs.
Exemple Une entreprise ne respecte pas l'exigence d’accessibilité de l’information lorsqu'elle multiplie les pages à consulter, les liens présents dans les différentes pages et la redondance des informations. La forme de présentation doit tenir compte du support sur lequel est communiquée l’information. Par exemple, pour éviter des mentions trop longues au niveau d’un formulaire en ligne, le responsable du traitement peut donner un premier niveau d'information en fin de formulaire et renvoyer vers une page dédiée sur son site internet. Le titre de la page doit être clair, par exemple : « politique de confidentialité », « page vie privée » ou « données personnelles ». Cette page fait partie des mentions obligatoires sur un site internet.
À noter La Cnil met à disposition de nombreux exemples de mentions d'information, applicables selon la situation (ex : vente en ligne, prospection commerciale, vidéosurveillance sur le lieu de travail, accès aux locaux professionnels par badge). Le fait de ne pas informer la personne auprès de laquelle sont recueillies des données est puni d'une amende pénale de 1 500 € pour les entrepreneurs individuels et 7 500 € pour les sociétés. Le consentement correspond à toute manifestation de volonté par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent l'objet d'un traitement. Le plus souvent, le responsable du traitement doit recueillir le consentement de la personne avant de mettre en œuvre le traitement de ses données personnelles. Le recueil du consentement est obligatoire, à moins que le traitement soit justifié par l'exécution d'un contrat (ex : contrat de travail, contrat de vente, de location). De plus, le recueil de consentement est toujours obligatoire dans les cas suivants : Pour être valable, le consentement obtenu doit remplir les 4 conditions suivantes : En revanche, l'utilisation de cases de consentement cochées par défaut est interdite. De plus, le silence de la personne concernée (ex : la personne visite le site internet sans accepter ou refuser les cookies) ne vaut pas consentement.
À noter Le responsable du traitement doit être en mesure de démontrer que la personne concernée a donné son consentement libre, éclairé, spécifique et univoque. La personne concernée doit également avoir le droit de retirer son consentement à tout moment, et aussi facilement qu'elle l'a donné. Par exemple, lorsque le consentement est obtenu par voie électronique uniquement par un clic, une frappe ou en balayant l’écran, la personne concernée doit pouvoir retirer ce consentement de la même manière.
Exemple Le fait d'obliger la personne concernée à suivre un cheminement complexe via des liens vers des documents électroniques ou le fait de la contraindre à saisir un mot de passe ne respecte pas l'exigence de pouvoir retirer son consentement de manière aussi simple qu'on l'a donné. Lorsqu'une personne concernée retire son consentement, le responsable du traitement doit cesser tous les traitements qui se fondent sur celui-ci. Toutefois, les opérations réalisées sur la base d'un consentement donné valablement avant le retrait restent valables. Lorsque le recueil de consentement est obligatoire, le traitement de données personnelles obtenues sans le consentement de la personne concernée est puni pénalement de 5 ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende pour les entrepreneurs individuels et 1 500 000 € pour les sociétés. Le responsable du traitement doit garantir des droits aux personnes dont les données sont collectées : droit d'accès, droit de rectification, droit d'effacement, droit à la portabilité des données ainsi que le droit d'opposition au traitement. Le responsable du traitement doit permettre, à la personne qui en fait la demande, d'accéder à ses données faisant l'objet d'un traitement. La personne concernée doit pouvoir exercer ce droit, par exemple, au moyen d'un formulaire en ligne, d'une messagerie ou d'un mail de contact. À cette occasion, le responsable doit lui fournir les informations suivantes : La personne concernée doit pouvoir accéder aux informations sur lesquelles le responsable du traitement s’est fondé pour prendre une décision la concernant. Par exemple, les éléments qui auraient servi à un employeur pour ne pas lui accorder une promotion ou le score attribué par une banque et qui a conduit au rejet d'une demande de crédit. Le responsable a 1 mois pour répondre à compter de la date de réception de la demande, y compris s'il ne dispose d’aucune donnée sur la personne qui exerce son droit d’accès. Les éléments doivent être communiqués gratuitement et de manière facilement compréhensible. Les codes, sigles et abréviations utilisés doivent être expliqués (éventuellement par le biais d’un lexique).
Exemple Le code « Segmentation : A+ » peut signifier que la personne concernée est considérée comme un client VIP. Le responsable du traitement peut refuser la demande d’accès à condition de motiver sa décision. Dans ce cas, il doit informer le demandeur des voies et délais de recours permettant de la contester. Il peut également ne pas répondre aux demandes manifestement abusives notamment en raison de leur nombre et de leur caractère répétitif ou systématique (ex : demande d’une copie intégrale d’un enregistrement toutes les semaines). Le responsable du traitement doit permettre, à la personne qui en fait la demande, de rectifier ses données inexactes dans les meilleurs délais. La personne concernée doit pouvoir compléter ses données incomplètes, y compris en fournissant une déclaration complémentaire. Le responsable du traitement doit permettre, à la personne qui en fait la demande, d'obtenir l'effacement de ses données dans les meilleurs délais. Ce « droit à l'oubli » n'est pas général, il s'applique uniquement dans les cas suivants : Le responsable du traitement doit permettre, à la personne qui en fait la demande, de recevoir ses données et de les réutiliser, dans un délai raisonnable (entre 1 et 3 mois selon la complexité de la demande). Le droit à la portabilité s'applique aux données personnelles déclarées par la personne (ex : adresse mail, nom, âge) ainsi qu'à celles générées par son activité lorsqu'elle utilise un service ou un appareil (ex : achats enregistrés sur une carte de fidélité). En revanche, les données personnelles qui sont dérivées, calculées ou déduites à partir des données fournies par la personne concernée (ex : profilage à des fins publicitaires) ne rentrent pas dans le périmètre de ce droit.
À noter Par ailleurs, ce droit concerne uniquement les données traitées à l'aide de procédés automatisés, ce qui exclut les données conservées sous format papier. Le responsable doit communiquer gratuitement les données dans un format structuré, couramment utilisé et lisible par ordinateur. Lorsque c’est techniquement possible, la personne peut demander à ce que ses données soient directement transmises à un autre responsable de traitement. Ce droit n’entraîne pas la suppression des données du service depuis lequel elles sont portées. De plus, il peut s’exercer à tout moment, y compris si la personne veut continuer à utiliser le service après avoir exercé ce droit.
Exemple Le droit à la portabilité peut être exercé dans de nombreuses situations, par exemple : La Cnil recommande fortement de mettre en place une procédure interne pour répondre aux demandes qui pourraient être reçues. Par exemple, prévoir une fonctionnalité permettant à la personne concernée de télécharger ses données dans un format standard lisible par un ordinateur (CSV, XML, JSON, etc.) directement depuis son compte/espace authentifié. Le responsable du traitement peut refuser la demande de portabilité à condition de motiver sa décision. Il peut également ne pas répondre aux demandes manifestement abusives notamment en raison de leur nombre et de leur caractère répétitif ou systématique. Le responsable du traitement doit permettre à la personne concernée de s'opposer à la réutilisation de ses données à des fins de sollicitations, notamment commerciales, lors d’une commande ou de la signature d’un contrat. Une case à cocher, non cochée par défaut, doit leur permettre d’exprimer leur choix directement sur le formulaire ou le bon de commande à remplir. La simple mention de l’existence de ce droit dans les conditions générales n’est pas suffisante. Le droit d'opposition peut être exercé par la personne seulement si le traitement est justifié par un intérêt légitime (ex : traitement mis en œuvre à des fins de prévention de la fraude ou visant à garantir la sécurité du réseau et des informations). Au contraire, si le traitement est justifié parce que la personne concernée a donné son consentement, celle-ci devra exercer son droit au retrait du consentement et pas son droit d'opposition. Le registre des activités de traitement permet de recenser les traitements de données et d'avoir d’une vue d’ensemble des utlisations de ces données personnelles. L’obligation de tenir un registre des traitements ne s'applique pas à toutes les entreprises, il est nécessaire de se référer à leur taille. La tenue du registre est obligatoire lorsque l'entreprise procède à l'un des traitements suivants : En cas de doute, la Cnil recommande d'’intégrer le traitement dans le registre. Lorsque l'entreprise emploie au moins 250 salariés, la tenue d'un registre des traitements est obligatoire.
À noter Les sous-traitants doivent également tenir un registre de leurs activités impliquant le traitement de données. Le registre doit recenser l'ensemble des traitements mis en œuvre par l'entreprise. En pratique, une fiche de registre doit être établie pour chaque traitement. Chaque fiche de registre doit contenir les éléments suivants : Le RGPD impose uniquement que le registre se présente sous une forme écrite. Le format du registre est libre et peut être constitué au format papier ou électronique. La CNIL met à disposition des modèles de registre de traitement. Toute entreprise doit assurer la sécurité des données personnelles qu'elle a collectées (données de clients, de fournisseurs, d'employés, etc.). Pour garantir un niveau de sécurité adapté au risque, de nombreuses mesures techniques et organisationnelles sont nécessaires.
À savoir La Cnil met à disposition un guide pratique sur la sécurisation des données. Le responsable du traitement doit recenser les traitements de données personnelles (automatisés ou non) et les supports sur lesquels ces traitements reposent, c'est-à-dire : Ce recensement permet d'apprécier les risques engendrés par chaque traitement, notamment : Le responsable du traitement doit identifier les sources de risques en prenant en compte des sources humaines (ex : administrateur informatique, utilisateur, attaquant externe, concurrent) et non humaines (ex : eau, épidémie, matériaux dangereux, virus informatique non ciblé). Il doit également estimer la gravité et la vraisemblance des risques (exemple d’échelle utilisable pour l’estimation : négligeable, modérée, importante, maximale) pour ainsi déterminer les mesures à même de traiter chaque risque (ex : contrôle d’accès, sauvegardes, traçabilité, sécurité des locaux, chiffrement, anonymisation). Le responsable du traitement doit sensibiliser les utilisateurs sur les enjeux en matière de sécurité et de vie privée. Pour ce faire, il peut organiser une séance de sensibilisation, envoyer régulièrement les mises à jour des procédures pertinentes pour les personnes selon leurs fonctions, faire des rappels par messagerie électronique, etc. Le responsable doit documenter les procédures d’exploitation, les tenir à jour et les rendre disponibles à tous les utilisateurs concernés. Concrètement, toute action sur un traitement de données personnelles, qu’il s’agisse d’une opération d’administration ou de la simple utilisation d’une application, doit être expliquée dans un langage clair et adapté à chaque catégorie d’utilisateurs, dans des documents auxquels ces derniers peuvent se référer. De plus, il doit rédiger une charte informatique, annexée au règlement intérieur, comportant les informations suivantes :
À noter Il peut être judicieux de prévoir la signature d’un engagement de confidentialité, ou de prévoir dans les contrats de travail une clause de confidentialité spécifique concernant les données personnelles. Un modèle d'engagement de confidentialité est mis à disposition par la Cnil. Modèle d'engagement de confidentialité sur les données Je soussigné/e Monsieur/Madame __________, exerçant les fonctions de _______ au sein de la société ________ (ci-après dénommée « la Société »), étant à ce titre amené/e à accéder à des données à caractère personnel, déclare reconnaître la confidentialité desdites données. Je m’engage par conséquent, conformément à l’article 32 du règlement général sur la protection des données du 27 avril 2016, à prendre toutes précautions conformes à l’état de l’art et aux règles internes dans le cadre de mes attributions afin de protéger la confidentialité des informations auxquelles j’ai accès, et en particulier d’empêcher qu’elles ne soient communiquées à des personnes non expressément autorisées à recevoir ces informations. Je m’engage en particulier à : Cet engagement de confidentialité, en vigueur pendant toute la durée de mes fonctions, demeurera effectif, sans limitation de durée, après la cessation de mes fonctions, quelle qu’en soit la cause, dès lors que cet engagement concerne l’utilisation et la communication de données à caractère personnel. J’ai été informé que toute violation du présent engagement m’expose à des sanctions disciplinaires et pénales conformément à la règlementation en vigueur, notamment au regard des articles 226-13 et 226-16 à 226-24 du code pénal. Fait à _____, le jj/mm/aaaa, en X exemplaires Nom : Signature : Pour assurer qu’un utilisateur accède uniquement aux données dont il a besoin, il doit être doté d’un identifiant qui lui est propre et doit s’authentifier avant toute utilisation des moyens informatiques. Une précaution indispensable consiste à définir un identifiant unique par utilisateur et interdire les comptes partagés entre plusieurs utilisateurs. Dans le cas où l’utilisation d’identifiants génériques ou partagés est incontournable, il est nécessaire de mettre œuvre les mesures suviantes :
À noter En cas d'authentification des utilisateurs basée sur des mots de passe, il est conseillé de suivre les recommandations de la Cnil. Le responsable du traitement doit gérer l'habilitation des utilisateurs afin de limiter leur accès aux seules données dont ils ont besoin pour l’accomplissement de leurs missions. Le responsable est d'abord amené à définir des profils d’habilitation dans les systèmes en séparant les tâches et les domaines de responsabilité et faire valider toute demande d’habilitation par un responsable (ex : supérieur hiérarchique, chef de projet). Il est impératif de supprimer les permissions d’accès des utilisateurs dès qu’ils ne sont plus habilités à accéder à un local ou à une ressource informatique (ex : changement de mission ou de poste), ainsi qu’à la fin de leur contrat.
À noter Il est recommandé de réaliser une revue régulière des habilitations (au moins une fois par an) pour identifier et supprimer les comptes non utilisés et réaligner les droits accordés sur les fonctions de chaque utilisateur. Le responsable du traitement doit également tracer les opérations afin de pouvoir réagir en cas de violation de données (atteinte à la confidentialité, l’intégrité ou la disponibilité). Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place un système de journalisation, c’est-à-dire un enregistrement des activités métier des utilisateurs, des interventions techniques (y compris par les administrateurs), des anomalies et des événements liés à la sécurité. Le responsable du traitement doit s’assurer que les gestionnaires de l'enregistrement des opérations lui notifient toute anomalie ou tout incident de sécurité, dans les plus brefs délais.
À noter L'Anssi met à disposition un guide des bonnes pratiques pour établir un système de journalisation efficace et sécurisé. Les risques d’intrusion dans les systèmes informatiques sont importants. Le responsable du traitement doit protéger les postes de travail qui constituent un des principaux points d’entrée. Afin de prévenir les accès frauduleux, l’exécution de virus ou les prises de contrôle malveillantes à distance, le responsable du traitement doit prendre les précautions suivantes :
À noter Le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT-FR) détaille les bons réflexes à adopter en cas d’intrusion sur un système d’information. Les pratiques de travail hors des locaux (ex : déplacements, télétravail) comportent des risques spécifiques liés à l’usage d’ordinateurs portables, de clés USB ou encore de smartphones. Il est donc indispensable d'anticiper l’atteinte à la sécurité des données à l'extérieur des locaux. Le responsable du traitement doit sensibiliser les utilisateurs aux risques spécifiques liés à l’utilisation d’outils informatiques mobiles (ex : vol de matériel, risques liés à la connexion aux réseaux publics) et imposer l'utilisation d'un VPN à authentification forte. Il est également recommandé de prévoir des moyens de chiffrement des postes nomades et des supports de stockage mobiles (ex : ordinateur portable, clés USB, disque dur externes, CD-R, DVD-RW), tels que :
À noter La CNIL rappelle les grands principes de la cryptologie (chiffrement, hachage, signature). Le responsable du traitement doit effectuer des sauvegardes régulières pour limiter l’impact d’une disparition ou d'une altération non désirée de données. Il est également recommandé de stocker au moins une sauvegarde sur un site extérieur et d'isoler une sauvegarde hors ligne, déconnectée du réseau de l'entreprise. Par ailleurs, le responsable doit archiver les données qui ne sont plus utilisées au quotidien mais qui n’ont pas encore atteint leur durée limite de conservation, par exemple parce qu’elles sont conservées afin d’être utilisées en cas de litige. Pour ce faire, il doit définir un processus de gestion des archives qui appelent plusieurs questions, notamment :
À noter La CNIL a établi une liste de recommandations concernant les modalités d'archivage électronique. Les traitements de données réalisés par un sous-traitant pour le compte du responsable de traitement doivent bénéficier de garanties suffisantes, notamment en matière de sécurité. Il est impératif de faire appel uniquement à des sous-traitants présentant des garanties suffisantes, notamment en termes de connaissances spécialisées, de fiabilité et de ressources. Le responsable doit exiger la communication par le prestataire de sa politique de sécurité des systèmes d’information et de ses éventuelles certifications. Un contrat de sous-traitance doit définir l’objet, la durée, la finalité du traitement ainsi que les obligations des parties, notamment en termes de sécurité des traitements. Il doit contenir des dispositions fixant les éléments suivants :
À noter La CNIL a publié un guide pour accompagner les sous-traitants dans la mise en oeuvre concrète de leurs obligations. Les mesures permettant de garantir la sécurité des données étant nombreuses, il est opportun d'évaluer le niveau de sécurité des données personnelles de l'entreprise. La CNIL met à disposition une grille d'évaluation. Les mesures techniques et organisationnelles mises en œuvre par le responsable de traitement doivent être appropriées, compte tenu de la nature, de la portée, du contexte et des finalités du traitement ainsi que des risques (dont le degré de probabilité et de gravité varie) pour les droits et libertés des personnes. En cas de violation de données (ex : divulgation non autorisée, accès irrégulier), le responsable de traitement doit être en mesure de prouver qu'il a pris les mesures de sécurité adéquates. Le responsable de traitement peut recourir à un sous-traitant chargé de traiter les données personnelles pour son compte. Il peut s'agir d'un prestataire de service informatique (ex : hébergement, maintenance), d'une entreprise de sécurité informatique voire d'une agence de marketing ou de communication traitant les données personnelles pour le compte du responsable de traitement. Pour encadrer leur relation, le responsable de traitement et son sous-traitant doivent conclure un contrat de sous-traitance. Le responsable de traitement et le sous-traitant doivent conclure un contrat incluant les mentions obligatoires suivantes : Pour faciliter la rédaction de ce contrat, les parties peuvent y insérer certaines clauses contractuelles types (CCT) rédigées par la Commission européenne. Elles fournissent un support utile pour encadrer la sous-traitance conformément aux exigences du RGPD.
À noter Toute opération de traitement non prévue dans le contrat doit, en principe, faire l’objet d’une renégociation préalable entre les parties ou au moins d’instructions écrites du responsable de traitement. Le sous-traitant doit respecter les obligations suivantes : Registre tenu par le sous-traitant Le sous-traitant doit tenir son propre registre, recensant toutes les catégories d'activité de traitement effectuées pour le compte de ses clients (ex : hébergement de données, maintenance informatique, service d’envoi de messages de prospection commerciale). En pratique, une fiche de registre doit être établie pour chacune de ces catégories d’activités. Chaque fiche de registre doit contenir les éléments suivants :
À noter La CNIL met à disposition un guide pratique à destination des sous-traitants. Le sous-traitant doit obtenir l'autorisation écrite du responsable de traitement avant de recruter un autre sous-traitant. Cette autorisation peut être donnée au sous-traitant au cas par cas pour chaque nouveau sous-traitant, ou avoir une portée générale. La CNIL recommande de préciser dans le contrat laquelle de ces 2 modalités d’autorisation est choisie par les parties. Si l’autorisation a une portée générale, le sous-traitant doit communiquer au responsable de traitement de la liste de ses sous-traitants ultérieurs, ainsi que tout ajout ou remplacement dans cette liste pour lui permettre de s'y opposer s’il le souhaite. Dans ce cas, la Cnil recommande de formaliser les modalités d’information du responsable de traitement et, éventuellement, les critères du choix de ces sous-traitants.
À noter Le sous-traitant doit tenir à jour, dans son registre, une liste des sous-traitants auxquels il recourt. Les entreprises réalisant des traitement de données à grande échelle doivent désigner un délégué à la protection des données, appelé le plus souvent « data protection officer (DPO) » en anglais. Le DPO est chargé d'assurer la protection des données personnelles collectées et traitées par l'entreprise qui l'emploie.
À noter La CNIL met à disposition un guide pratique du DPO. La désignation d’un DPO par l'entreprise est obligatoire dans les 2 cas suivants : La notion de traitement « à grande échelle » s'analyse au cas par cas, en fonction du nombre de personnes concernées, du volume et de l'éventail des différentes données collectées, de la durée de l'activité de traitement et de la répartition géographique de l'activité de traitement.
Exemple Quelques exemples de traitements à grande échelle : À l'inverse, des exemples de traitements qui ne sont pas considérés comme des traitements à grande échelle :
À noter En dehors des cas de désignation obligatoire, la désignation d’un délégué à la protection des données est encouragée. Les missions du délégué à la protection des données sont les suivantes :
À noter Le délégué à la protection des données est soumis à une obligation de confidentialité en ce qui concerne l'exercice de ses missions. Le responsable de traitement peut désigner un DPO en interne ou un prestataire externe proposant ses services de DPO. Il doit s’assurer que le DPO dispose de connaissances spécialisées du droit et des pratiques en matière de protection des données. Il doit prendre en compte les formations suivies par la personne pressentie, ainsi que son expérience et sa connaissance du secteur. La Cnil a mis en place une procédure de certification des compétences du DPO. La procédure n'est pas obligatoire mais permet au DPO l'ayant suivie de justifier qu'il répond aux exigences de compétences. Les certifications sont délivrées par des organismes certificateurs agréés par la CNIL.
À noter Pour vérifier qu’un DPO est véritablement certifié, le responsable de traitement peut contacter l’organisme ayant attribué la certification. La CNIL publie une liste des organismes de certification agréés. Lorsqu'il a choisi le DPO de l'entreprise, le responsable de traitement doit remplir le formulaire de désignation en ligne pour en informer la CNIL.
Service en ligne Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) Le responsable du traitement doit permettre au DPO d’exercer ses missions de contrôle, de conseil et de point de contact en toute indépendance. L'indépendance doit être garantie de la manière suivante : De plus, le DPO doit disposer du temps suffisant ainsi que des moyens matériels et humains adéquats pour exercer sa mission. Il doit bénéficier du soutien actif de la direction et être associé en amont à tous les projets impliquant des données personnelles.
À noter Le DPO peut exercer sa fonction de délégué à temps partiel, en complément d’autres activités pour l’organisme (en interne) ou pour d’autres clients (en externe). Une entreprise qui ne désigne pas DPO lorsque cette désignation est obligatoire s’expose aux sanctions de la Cnil : Pour s’assurer de la conformité de son traitement au RGPD, l'entreprise peut être amenée à réaliser une analyse d'impact relative à la protection des données (AIPD). Cette procédure permet d’évaluer à la fois les risques encourus et la manière dont ils peuvent être maîtrisés. La réalisation d'une analyse d'impact est obligatoire lorsque le traitement de données présente un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées, c'est-à-dire :
Exemple Une entreprise met en place un traitement publicitaire visant à collecter les données de géolocalisation de plusieurs millions d’individus pour créer des profils publicitaires et leur afficher de la publicité ciblée en fonction de leurs déplacements. Ce traitement remplit le critère de la collecte à grande échelle et celui de la collecte de données sensibles (données de localisation). Ainsi, la réalisation d’une AIPD sera nécessaire. L'AIPD doit être menée avant la mise en œuvre du traitement. Elle doit être démarrée le plus en amont possible et sera mise à jour tout au long du cycle de vie du traitement. L'analyse d'impact doit contenir au minimum les informations suivantes :
À noter La Cnil met à disposition des guides de bonnes pratiques ainsi qu'un logiciel gratuit pour faciliter la réalisation d'une analyse d'impact. Le responsable du traitement doit ensuite transmettre l'analyse d'impact à la Cnil au moyen du service en ligne suivant :
Service en ligne Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) Une entreprise qui ne réalise pas d'analyse d'impact s’expose aux sanctions de la Cnil : Le transfert de données hors de l'UE consiste pour une entreprise à envoyer des données personnelles qu'elle a collectées vers un pays non membre de l'Union européenne (UE). Le plus souvent, un transfert de données hors UE a lieu dans les 2 cas suivants : Pour qu'un transfert de données hors de l'UE soit autorisé, le pays recevant les données doit faire l'objet d'une décision d'adéquation. Il s'agit d'une décision adoptée par la Commission européenne qui établit qu’un pays tier présente un niveau de protection adéquat des données personnelles. La Commission évalue ce niveau de protection à partir d'éléments fixés par le RGPD (ex : la législation interne du pays, l’existence d’une autorité de contrôle indépendante en matière de protection des données et les engagements internationaux pris par le pays). La décision d’adéquation a pour effet de permettre le transfert de données vers le pays concerné, sans exigences supplémentaires.
À noter Le transfert de données est libre, par exemple, vers le Royaume-Uni, le Japon, l'Argentine, la Corée du Sud ou les États-Unis (vers les entités américaines certifiées). La liste des pays adéquats est accessible sur le site de la CNIL. En l’absence de décision d'adéquation, le responsable de traitement doit mettre en place des « garanties appropriées » avant de transférer les données hors de l'UE. Il peut s'agir des garanties suivantes :
À noter S’il existe un risque que ces garanties ne soient pas effectives, l’exportateur de données doit mettre en place des mesures supplémentaires afin d’assurer l’effectivité des garanties. En l’absence de décision d'adéquation ou de garanties appropriées, le transfert peut être réalisé par dérogation, dans des situations particulières : Transfert hors UE lorsqu'aucune situation particulière n'est applicable Lorsqu'aucune de ces situations n'est applicable, un transfert vers un pays tier est tout de même autorisé si les conditions suivantes sont respectées :
Loi n°2018-493 du 20 juin 2018 relative à la protection des données personnelles
Code de la consommation : articles L224-42-1 à L224-42-4
Récupération et portabilité des données
Code pénal : articles 226-16 à 226-24
Sanctions pénales
Guide RGPD pour les petites entreprises
Comité européen de la protection des données (CEPD)
Exemples de mentions d'information (RGPD)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Guide pratique pour la sécurisation des données
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Comment fonder un traitement sur l'intérêt légitime ?
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Modèles de registre de traitement de données
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Authentification par mot de passe (recommandations de la CNIL)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Système de journalisation (recommandations de l'ANSSI)
Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi)
Les bons réflexes en cas d'intrusion sur un système d'information
Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT-FR)
Modalités d'archivage électronique (recommandations de la CNIL)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Grille d'évaluation du niveau de sécurité des données personnelles
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Clauses contractuelles types (sous-traitance et RGPD)
Commission européenne
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Liste des traitement pour lesquels une analyse d’impact est requise
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Réaliser une analyse d'impact - Guides pratiques
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Outil PIA en téléchargement : faciliter la conduite d'analyses d'impact
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Pays adéquats pour un transfert de données hors UE (RGPD)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Clauses contractuelles types (transfert de données hors UE)
Commission européenne
Fichier client et conformité au RGPD
France Num
Règles à respecter pour le contrôle d'accès biométrique sur le lieu de travail
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Obligations en matière de protection des données personnelles (RGPD)
Qu'est-ce qu'une donnée personnelle ?
Qu'est-ce qu'un traitement de données personnelles ?
Qui est responsable du traitement ?
Quelles informations faut-il délivrer ?
Comment délivrer l'information ?
Quelle sanction en l'absence d'information ?
Le recueil de consentement est-il toujours obligatoire ?
Comment recueillir un consentement valable ?
Comment fonctionne le retrait du consentement ?
Quelle sanction en l'absence de consentement ?
Droit d'accès aux données
Droit de rectification des données
Droit à l'effacement des données (« droit à l'oubli »)
Droit à la portabilité des données
Droit d'opposition au traitement
Qui est concerné par le registre ?
Que doit contenir le registre ?
Quelle forme doit prendre le registre ?
Recenser les traitements de données
Apprécier les risques liés à chaque traitement
Sensibiliser les utilisateurs
Authentifier les utilisateurs
Gérer l'habilitation des utilisateurs
Tracer les opérations
Sécuriser les postes de travail et l'informatique mobile
Sauvegarder et archiver les données
Gérer la sous-traitance
Évaluer la sécurité des données
Quelles mentions doivent figurer dans le contrat ?
Quelles sont les obligations du sous-traitant ?
Le sous-traitant peut-il recourir lui-même à un sous-traitant ?
La désignation d'un DPO est-elle obligatoire ?
Quelles sont les missions du DPO ?
Comment choisir et désigner le DPO ?
Désignation d'un délégué à la protection des données (DPO)
Quelles sont les conditions d'exercice de la fonction de DPO ?
Que risque l'entreprise qui ne désigne pas de DPO ?
L'analyse d'impact est-elle obligatoire ?
Que doit contenir l'analyse d'impact ?
Soumettre une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD) à la CNIL
Quelles sanctions en l'absence d'analyse d'impact ?
À quelles conditions les données peuvent-elles être transférées hors UE ?
Quelles dérogations permettent de transférer les données hors UE ?
Pour en savoir plus
Entreprise
Fiche pratique
Vérifié le 26/04/2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre) Toute entreprise qui réalise un traitement de données (gestion de la paie, recrutement, fichier clients ou fournisseurs...) doit respecter le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Il s'applique à toute entreprise, quelle que soit sa taille et son secteur d'activité, dès lors qu'elle est établie sur le territoire de l’Union européenne ou que son activité cible directement des résidents européens.
Guide RGPD pour les petites entreprises
Comité européen de la protection des données (CEPD)
Exemples de mentions d'information (RGPD)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Guide pratique pour la sécurisation des données
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Comment fonder un traitement sur l'intérêt légitime ?
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Modèles de registre de traitement de données
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Authentification par mot de passe (recommandations de la CNIL)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Système de journalisation (recommandations de l'ANSSI)
Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi)
Les bons réflexes en cas d'intrusion sur un système d'information
Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT-FR)
Modalités d'archivage électronique (recommandations de la CNIL)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Grille d'évaluation du niveau de sécurité des données personnelles
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Clauses contractuelles types (sous-traitance et RGPD)
Commission européenne
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Liste des traitement pour lesquels une analyse d’impact est requise
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Réaliser une analyse d'impact - Guides pratiques
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Outil PIA en téléchargement : faciliter la conduite d'analyses d'impact
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Pays adéquats pour un transfert de données hors UE (RGPD)
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Clauses contractuelles types (transfert de données hors UE)
Commission européenne
Fichier client et conformité au RGPD
France Num
Règles à respecter pour le contrôle d'accès biométrique sur le lieu de travail
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)
Obligations en matière de protection des données personnelles (RGPD)
Pour en savoir plus