Entreprise

Fiche pratique

Diagnostiquer et valoriser l'entreprise à reprendre

Vérifié le 26/09/2023 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Votre rencontre avec le cédant vous a permis de recueillir des informations sur l'entreprise et de vous forger une première opinion. Désormais, vous entrez dans la <span class="miseenevidence">phase de diagnostic et de valorisation </span>pour sonder les forces et les faiblesses de l'entreprise. Vous serez alors en mesure de formuler vos intentions de reprise ou non au cédant.

Le diagnostic de l'entreprise consiste à réaliser un <span class="miseenevidence">état des lieux approfondi</span> de l'entreprise pour identifier ses forces et ses faiblesses depuis sa création.

Une connaissance claire et détaillée de l'entreprise est nécessaire pour <a href="https://stmeen-montauban.fr/entreprise/?xml=F36072">établir un business plan</a> réaliste, viable et présentable à un organisme financier (ex : une banque). Un diagnostic stratégique comprend un <span class="miseenevidence">diagnostic interne</span> et un <span class="miseenevidence">diagnostic externe</span> de l’entreprise.

Le diagnostic interne de l'entreprise

Le diagnostic interne consiste à <span class="miseenevidence">analyser les ressources et les compétences </span>de l'entreprise. L’objectif est d’optimiser leur gestion et de déterminer une stratégie adaptée.

L’analyse interne s'appuie sur les points suivants :

  • <span class="miseenevidence">Le diagnostic des moyens </span>: le repreneur doit analyser les ressources matérielles (immobilier, matériel, installations, équipements, stocks) dont dispose l'entreprise pour exercer son activité. Le repreneur étudie également les ressources immatérielles telles que les brevets, les licences et l’image de marque de l’entreprise.
  • <span class="miseenevidence">Le diagnostic humain </span>: le repreneur doit recenser les salariés au sein de l'entreprise, leurs compétences, leur savoir-faire ainsi que leur connaissance des produits et des clients. Il doit également évaluer les risques liés au départ du dirigeant. Des axes d'amélioration peuvent être proposés pour corriger d'éventuels déséquilibres dans la gestion de l'entreprise. Les entreprises sans ressources humaines ne sont pas concernées par ce diagnostic.
  • <span class="miseenevidence">Le diagnostic financier</span> : le repreneur doit apprécier la santé financière et la rentabilité de l'entreprise. Il analyse sa trésorerie, sa capacité de financement ainsi que ses capitaux propres. Ce diagnostic permet au repreneur de chiffrer l'aspect réaliste ou non de l'opération.

Le diagnostic externe de l’entreprise

Le diagnostic externe consiste à <span class="miseenevidence">analyser l’environnement</span> de l’entreprise pour identifier<span class="miseenevidence"> </span>les facteurs clés de son développement.

Pour réaliser un diagnostic externe de manière stratégique, le repreneur doit étudier le macro-environnement et le micro-environnement de l'entreprise.

L’analyse du <span class="miseenevidence">macro-environnement</span> permet d’identifier les facteurs impactant l’organisation de l’entreprise afin d’ajuster ses orientations stratégiques. Généralement, il est conseillé d’utiliser la méthode « <span class="expression">PESTEL</span> » qui se concentre sur les points suivants :

  • <span class="miseenevidence">Politique</span> : les décisions politiques prises par les gouvernements (subventions, régularisation du marché)
  • <span class="miseenevidence">Économique</span> : les facteurs qui impactent le pouvoir d’achat et le comportement des consommateurs (taux d’intérêt, crise économique…)
  • <span class="miseenevidence">Sociologique</span> : les caractéristiques sociales influençant le pouvoir d’achat
  • <span class="miseenevidence">Technologique</span> : les innovations pouvant réduire des coûts, améliorer la production, l’arrivée de nouveaux produits ou technologies dans le secteur
  • <span class="miseenevidence">Environnemental</span> : les facteurs liés à l’environnement influençant l’exercice de l’activité (utilisation de produits chimiques, gestion des déchets, sécurité du personnel).
  • <span class="miseenevidence">Légal</span> : les lois et règlements, à l’échelle nationale et européenne, impactant le cadre légal dans lequel évolue l’entreprise (conditions d'exercice, fiscalité, label). Il faut aussi lister les obligations contractuelles de l'entreprise (assurance, emprunt bancaire, crédit-bail en cours, etc.).

En parallèle, l’analyse du <span class="miseenevidence">micro-environnement</span> consiste à jauger les opportunités et les risques liés au marché sur lequel évolue l'entreprise. Cette <span class="miseenevidence">analyse concurrentielle</span> permet d’<span class="miseenevidence">identifier toutes les menaces extérieures</span> auxquelles l’entreprise doit faire face.

Le repreneur doit étudier les points suivants :

  • L’<span class="miseenevidence">intensité concurrentielle</span> : nombre de concurrents, croissance du secteur d’activité, part de marché de l’entreprise
  • Les <span class="miseenevidence">nouveaux entrants sur le marché</span> : la menace d’une apparition de nouveaux concurrents sur le marché
  • Le <span class="miseenevidence">pouvoir de négociation des clients</span> : l’entreprise encourt moins de risque si elle dispose d’une clientèle diversifiée
  • Le <span class="miseenevidence">pouvoir de négociation des fournisseurs</span> : l’influence des fournisseurs est renforcée si leurs produits sont difficilement remplaçables
  • Les <span class="miseenevidence">produits de substitution</span> : lorsqu’une innovation rend l’offre de l’entreprise moins attractive ou pertinente
  • L’<span class="miseenevidence">influence de l’Etat</span> : l’Etat a la possibilité de réguler un marché et de limiter le nombre d’acteurs pour un secteur d’activité (ex : secteur de l’énergie).

En pratique, l’analyse du micro-environnement peut s'avérer déterminant dans le choix du repreneur de l'entreprise.

 À noter

Il est conseillé de <span class="miseenevidence">se faire accompagner par des professionnels</span> pour réaliser ces différents diagnostics : des experts-comptables pour valoriser au mieux tous les actifs de l'entreprise et des notaires ou avocats pour en analyser l'aspect juridique.

La synthèse « SWOT »

La réalisation des diagnostics interne et externe permet de recueillir énormément de données sur l’entreprise ciblée par le projet de reprise.

Pour élaborer une stratégie de reprise pertinente, le repreneur doit rendre ces données lisibles et exploitables. Pour ce faire, il peut utiliser la <span class="miseenevidence">méthode « <span class="expression">SWOT</span> »</span> (<span class="expression">Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats</span>) soit en français : forces, faiblesses, opportunités et menaces.

Ce processus permet de <span class="miseenevidence">schématiser de manière simple</span> les informations révélées par les différents diagnostics.

Analyse externe de l'entreprise (exemple)

Opportunités

Menaces / Risques

<span class="miseenevidence">Analyse externe (au niveau du marché)</span>

  • l'acquisition des petits indépendant
  • le développement d'un réseau de franchise
  • diffusion d'une campagne publicitaire sur les réseaux sociaux
  • une part croissante des achats sur Internet
  • un marché sensible aux effets de mode
  • Une faillite éventuelle d'un fournisseur
Analyse interne de l'entreprise (exemple)

Forces

Faiblesses

<span class="miseenevidence">Analyse interne (au niveau de l'entreprise)</span>

  • une clientèle fidèle
  • des tarifs compétitifs
  • une haute qualité des produits proposés
  • une gamme de produit trop étroite
  • un réseau de distribution insuffisant

Pour mener à bien les diagnostics interne et externe de l'entreprise ciblée, le cédant doit <span class="miseenevidence">vous fournir les documents suivants</span> :

Documents juridiques

  • <span class="miseenevidence">Extrait Kbis</span> et/ou <span class="miseenevidence">numéro Siren</span> : il est facilement accessible dans <a href="https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/" target="_blank">l'Annuaire des entreprises</a>
  • <span class="miseenevidence">Statuts de la société</span> : ils précisent l'objet social, la durée de la société, le lieu du siège social, la répartition du capital, les conditions d'agrément d'un nouvel actionnaire, etc.
  • <span class="miseenevidence">Procès-verbal</span> de la dernière assemblée générale
  • <span class="miseenevidence">Bail commercial</span> : il indique les activités autorisées dans le local et l'échéance du bail
  • <span class="miseenevidence">Contrats divers</span> : conditions générales de ventes, contrats de travail, contrats commerciaux, licences d'exploitation, etc.

Documents comptables et financiers

  • <span class="miseenevidence">Bilans</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Comptes de résultat</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Annexes comptables</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Analyse détaillée du chiffre d'affaires</span>
  • <span class="miseenevidence">Relevés de comptes bancaires</span> de l'entreprise
  • <span class="miseenevidence">Échéanciers</span> : paiement de fournisseurs et charges sociales
  • <span class="miseenevidence">État du matériel</span> : dates d'acquisition, tableau d'amortissement

Documents juridiques

  • <span class="miseenevidence">Extrait K</span> et/ou <span class="miseenevidence">numéro Siren </span>: il est facilement accessible dans <a href="https://annuaire-entreprises.data.gouv.fr/" target="_blank">l'Annuaire des entreprises</a>
  • <span class="miseenevidence">Bail commercial</span> : il indique les activités autorisées dans le local et l'échéance du bail
  • <span class="miseenevidence">Contrats divers</span> : conditions générales de ventes, contrats de travail, contrats commerciaux, licences d'exploitation, etc.

Documents comptables et financiers

  • <span class="miseenevidence">Bilans</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Comptes de résultat</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Annexes comptables</span> des 3 derniers exercices
  • <span class="miseenevidence">Analyse détaillée du chiffre d'affaires</span>
  • <span class="miseenevidence">Relevés de comptes bancaires</span> de l'entreprise
  • <span class="miseenevidence">Échéanciers</span> : paiement de fournisseurs et charges sociales
  • <span class="miseenevidence">État du matériel</span> : dates d'acquisition, tableau d'amortissement

La valorisation consiste à <span class="miseenevidence">évaluer la valeur marchande de l'entreprise</span>. Cette valeur constituera la base de négociation du prix de vente entre le cédant et le repreneur.

En revanche, la valorisation ne permet pas de fixer le prix de cession exact, mais d'obtenir des ordres de grandeur qui guideront les négociations.

Comme pour toute transaction, le prix de cession de l'entreprise obéit à <span class="miseenevidence">la loi de l'offre et de la demande</span>. Une entreprise convoitée par plusieurs acheteurs suscitera des propositions d'achat plus élevées.

L'estimation de la valeur financière de l'entreprise prend en compte plusieurs points :

  • Chiffre d'affaires actuel et passé (de 3 à 5 derniers exercices)
  • Structure financière
  • Portefeuille clients
  • État du marché et concurrence
  • Réputation de l'entreprise
  • Savoir-faire de l'entreprise
  • Matériel et équipements

Il existe <span class="miseenevidence">plusieurs méthodes</span> de valorisation de l'entreprise. Il est important de <span class="miseenevidence">combiner chacune de ces méthodes</span> pour obtenir une valorisation au plus proche du réel.

Méthode patrimoniale

La méthode patrimoniale consiste à évaluer <span class="miseenevidence">l'actif net comptable</span> de l'entreprise, c'est-à-dire la différence entre son actif (ses biens) et son passif (ses dettes).

Ce calcul repose sur l'analyse des bilans comptables des 3 derniers exercices.

 À noter

Cette méthode ne permet pas, à elle seule, d'obtenir une valeur financière juste de l'entreprise. Elle ne tient pas compte de la rentabilité et du potentiel de développement de l'entreprise.

Méthode comparative

La méthode comparative consiste à <span class="miseenevidence">comparer l'entreprise à d'autres entreprises similaires</span> (activité, taille et niveau de maturité) pour lui appliquer <span class="miseenevidence">un barème</span> en fonction des prix pratiqués sur le marché.

Cette méthode ne tient pas compte de la valeur du bail commercial et des écarts de prix importants peuvent être constatés.

Méthode de la rentabilité

La méthode de la rentabilité consiste à estimer <span class="miseenevidence">la capacité future</span> de l'entreprise à dégager des bénéfices.

La valeur obtenue doit ensuite être pondérée en tenant compte du risque de non-réalisation des prédictions. L'estimation doit porter sur une période de 7 ans tout au plus pour réduire la marge d'erreur.

 À noter

Cette méthode part du principe que la rentabilité de l'entreprise sera croissante au cours des prochaines années. En pratique, cette performance est <span class="miseenevidence">rarement constatée</span>.